Batteries électriques, un marché d’avenir
Il y a quelques mois, le géant Américain Tesla annonçait l’ouverture de sa future Gigafactory européenne à Berlin. Pour un investissement estimé à 4 milliards d’euros, ce complexe assemblera certains des modèles de la marque, mais surtout fabriquera directement les batteries des véhicules. Les batteries de voitures électriques représentent à elles seules, 40% du prix final. Composant stratégique, sa fabrication à grande échelle reste encore peu maîtrise en Europe et peine à suivre la cadence imposée par les géants asiatiques ou Tesla.
Les applications sont pourtant nombreuses : les batteries, généralement des batteries lithium-ion, sont monnaie courante dans le stockage d’énergie, les véhicules électriques, l’outillage, l’industrie, mais également le médical.
batteries électriques : un marché plus que porteur
Le marché des batteries électriques représente, en 2018, 80 milliards de dollars avec une augmentation de 9% en moyenne par an depuis 2010. Autrefois nettement dominé par les batteries au plomb, la tendance est aujourd’hui à la batterie lithium-ion qui jouit de la plus forte croissance. L’essentiel de la production des cellules pour les batteries lithium-ion se trouve en Chine, au Japon et en Corée du Sud. En 2018, seulement 1% de la production est européenne. Les principaux acteurs sont : LG Chem, Samsung SDI, Tesla, Panasonic.
À l’heure actuelle, le premier marché consommateur de batteries au monde est l’automobile, avec 66% des batteries produites pour ce secteur. Élément essentiel et central de la fabrication de la voiture électrique, la majorité des constructeurs automobiles externalisent la production des cellules unitaires des batteries et internalisent l’assemblage de ces modules en packs permettant aux constructeurs d’avoir la mainmise sur la manière dont l’espace disponible dans les voitures est occupé, mais aussi gagner en personnalisation.
En 2018, les ventes mondiales de voitures électriques et hybrides ont atteint 1,26 millions d’unités dont plus de la moitié en Chine (769 000 véhicules). Mais cela reste encore trop faible, car les véhicules électriques représentent seulement 1,3% des véhicules vendus dans le monde. L’objectif d’ici 2030 est que la vente de véhicules électriques ou hybrides représente 48% du marché global. Le cabinet McKinsey estime en 2040, 70% des nouvelles immatriculations en Europe seront des véhicules 100% électriques, alors que certains pays européens souhaitent bannir les véhicules thermiques d’ici 2030 ou 2040.
Les gigafactories, indispensables pour produire des batteries lithium-ion à grande échelle
Pour multiplier par presque 8 la production mondiale de batteries lithium-ion d’ici 2030, et baisser de manière significative les coûts de production, des gigafactories devront voir le jour un peu partout dans le monde. Les projets de gigafactories se multiplient et sur plus de 70 projets recensés en 2018, 46 seraient sur le sol chinois.
En France, c’est le constructeur français PSA qui détient les marques Citroën, Peugeot, DS et Opel qui a pour projet d’une grande usine française pour fabriquer des batteries et ainsi propulser les ventes de véhicules électriques en France. Cette gigafactory française doit voir le jour dans les hauts-de-France, à Douvrin avec une mise en service à l’horizon 2023. Cette grande usine a pour objectif de relocaliser la production des batteries électriques de Chine vers la France.
Recyclage des batteries : Un enjeu majeur pour l’Europe
L’objectif est de concevoir des batteries européennes vertes donc éco-conçues, de l’extraction des minerais au recyclage, afin de réduire l’empreinte carbone de la filière. Il faudra donc miser sur un approvisionnement plus responsable sur les plans sociétaux et environnementaux sans oublier le recyclage des batteries.
Les batteries peuvent être reconditionnées comme c’est le cas de VeloBatterie pour les batteries de vélos électriques mais également recyclées afin de récupérer leurs matériaux qui pourront, selon la qualité du procédé, resservir pour fabriquer des batteries ou être réutilisés dans d’autres industries ou dans la sidérurgie.
C’est principalement le cobalt qui est récupéré au cours du recyclage. Cela permettrait d’approvisionner 10 000 tonnes de cobalt par an à moyen terme en Europe, soit 65%de la demande de l’industrie européenne actuelle.