Batteries lithium : L’Union européenne veut constituer des réserves stratégiques
Le lithium, ce nouvel or blanc essentiel à la fabrication des batteries est un métal très convoité à travers le monde et indispensable pour la transition écologique. « Le lithium et les terres rares seront bientôt plus importants encore que le pétrole et le gaz ». En ce qui concerne son approvisionnement, l’Europe doit agir, car sur ce marché un pays détient déjà le monopole.
L’Union européenne souhaite se lancer dans la course au lithium, en effet, l’Union européenne a du retard dans l’exploitation de ces ressources indispensables pour la fabrication des batteries lithium. Cependant, cette exploitation représente encore des problèmes pour l’environnement. L’extraction du lithium demande une grande consommation d’eau et une artificialisation des sols autour de la mine. Pour pallier ce problème qui pourrait freiner l’Europe dans sa course au lithium, un concept de « mine durable » serait en réflexion.
La Chine de son côté contrôle la majeure partie du marché mondial. Le pays transforme 60% du lithium et 90% des terres rares. Selon Guillaume Pitron, journaliste spécialiste des matières premières et auteur de La Guerre des métaux rares, « Elle a 10 voire 20 ans d’avance sur les Européens et les Américains ».
La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen a annoncé le 14 septembre la constitution de réserves stratégiques pour le lithium et les terres rares.
Alors que, la demande en lithium risque d’être multipliée par 40 dans les deux décennies à venir, cette décision permettrait de ne pas ralentir les objectifs de l’Europe en matière de transition énergétique. La constitution de ces ressources permettrait d’anticiper d’éventuelles ruptures d’approvisionnement et de réduire la dépendance de l’Europe.
L’Europe est également en retard sur le marché des matières premières stratégiques : les terres rares. En effet, l’Europe ne détient que très peu de « terres rares » sur son sol, tandis que la Chine a encore une fois de l’avance et domine ce marché. Selon Ursula von der Leyen, les besoins en terres rares vont être multipliés par cinq d’ici 2030.
Ces terres rares correspondent à une dizaine d’éléments chimiques indispensables pour la composition des appareils électroniques. L’Union européenne souhaite alors sécuriser des contrats d’importation avec des pays tels que le Mexique, la Nouvelle-Zélande et le Chili.
La présence de réserves en Europe
Une quarantaine de sources ont déjà été découvertes en France, principalement en Alsace. En ce début d’année, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili a annoncé que la France doit extraire du lithium sur son territoire. Si des gisements de lithium peuvent être exploités, l’enjeu sera de cadrer minutieusement l’exploitation de ces ressources. « Le nouveau code minier est protecteur pour l’environnement, et pour les conditions sociales dans lesquelles on extrait ce matériau. Lorsque nous avons du lithium sur place, il faut assumer de pouvoir l’extraire sur notre territoire parce qu’on va le faire dans de bonnes conditions. »
Pour en savoir plus, consultez un article précédent à ce sujet : Des mines de lithium en France, une opportunité
Le recyclage des batteries lithium
Pour atteindre ses objectifs, la Commission souhaite valoriser le traitement de ses déchets. Avec le recyclage, il serait possible de récupérer 20% des terres rares contenues dans les batteries. La Commission européenne a également présenté une norme afin de rendre la fin de vie des batteries davantage durable, elle pourrait voir le jour à partir de 2030. Pour cela, des taux minimums de lithium, cobalt et nickel recyclé seraient imposés dans les batteries. L’objectif est de produire des batteries avec un faible impact sur l’environnement.