Le premier producteur mondial de lithium
Le lithium représente un vrai enjeu stratégique pour les États qui ont choisi d’enclencher leur transition énergétique. Indispensable dans la production de batteries, l’or blanc sera bientôt plus important que le gaz ou encore le pétrole. Il figure parmi les principaux thèmes d’avenir, au côté de la « blockchain ».
L’UE a pris du retard dans la course au lithium. Néanmoins, la France entend tirer son épingle du jeu en choisissant d’être moins dépendante de l’Australie et de la Chine. L’exploitation de la nouvelle mine de lithium du site de Beauvoir lui permettra d’obtenir une position confortable sur le territoire européen d’ici 5 ans.
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Où extrait-on le lithium ?
Le lithium n’existe pas à l’état natif dans la nature. Pour obtenir le produit fini, il faut passer par l’extraction et un ensemble de traitements chimiques.
Extraction du lithium en Australie
En Australie, leader mondial du marché, l’or blanc se trouve dans des mines de roche. Les producteurs locaux s’appuient sur la technique d’extraction du lithium des roches. Pour ce faire, ils procèdent au broyage de ces dernières puis y ajoutent de l’eau jusqu’à obtenir une pâte. Un réservoir à air insufflé permettra de séparer le lithium de la roche.
La poudre de lithium obtenue par filtration est encore raffinée. Elle a besoin d’être chauffée à une température dépassant les 1 000 degrés. Et avant le filtrage final, une solution d’eau et de produits chimiques sera ajoutée.
L’ensemble du processus prend environ un à deux mois. Il est particulièrement coûteux en raison principalement de sa forte consommation énergétique.
Extraction du lithium en Amérique du Sud
Le sous-sol de l’Amérique du Sud, aux confins du Chili, de l’Argentine et de la Bolivie, recèle près de la moitié des 89 millions de tonnes de lithium identifiées au monde (selon le rapport du Service géologique des États-Unis). Différentes mines sont en cours d’exploitation et plusieurs projets d’extraction ont vu le jour avec la participation active d’entreprises locales, américaines, chinoises, sud-coréennes et françaises. Ici, la technique d’extraction est différente de l’Australie, le lithium se trouve dans la saumure, des eaux fortement concentrées en sel. Afin d’extraire le lithium, la saumure est pompée puis placée dans des bassins durant plusieurs mois pour que l’eau s’évapore. La solution obtenue subit par la suite des traitements permettant d’obtenir du carbonate de lithium ou de l’hydroxyde. Cette méthode d’extraction est en effet, plus lente.
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Le premier producteur mondial : l’Australie
L’Australie domine la nouvelle bataille du lithium avec une production atteignant les 55 000 tonnes en 2021. Le pays est loin devant le Chili (26 000 tonnes), la Chine (14 000 tonnes), l’Argentine (6 200 tonnes), le Brésil (1 500 tonnes), le Zimbabwé (1 200 tonnes), le Portugal (900 tonnes) et les États-Unis (411 tonnes).
Les sols australiens enferment du lithium de haute qualité et attirent les capitaux du reste du monde. Plusieurs investisseurs s’apprêtent à débourser des milliards de dollars pour devenir le propriétaire de l’un des plus juteux projets de la planète : le gisement des roches dures de Wogina. La société australienne chargée de développer le projet a reçu de nombreuses offres de la part des entreprises de fabricants de batteries ainsi que des sociétés de négoce/constructeur automobile.
Pour faire face à la demande mondiale, une strat-up australienne spécialisée dans l’extraction du lithium s’intéresse même au lithium français. Pour en savoir plus sur le sujet : le lithium français intéresse des entreprises étrangères.