Lithium made in France : un projet en progression
Une mine dans l’Allier pourrait devenir l’une des plus grandes sources de lithium en Europe. En octobre dernier, la société Imerys a annoncé le lancement d’un important projet qui exploitera le lithium situé sous la carrière actuelle. Cette mine permettrait la fabrication de 700 000 batteries de véhicules électriques par an d’ici 2028. L’entreprise pourrait devenir en Europe un fournisseur de premier plan. Elle multiplie donc les forages et les études techniques. Durant l’année 2023, l’entreprise va réaliser une troisième campagne d’exploration afin de mieux connaître ce gisement de lithium et son potentiel.
Quel sera l’usage du lithium ?
Le lithium est devenu un métal nécessaire à la transition énergétique. Il est en effet, indispensable pour la fabrication de batteries lithium. Sa demande est en augmentation constante. Cette mine doit permettre à l’Europe de réduire sa dépendance et de fabriquer des batteries lithium-ion pour voitures électriques. Pour rappel, la vente de véhicules thermiques neufs sera interdite à partir de 2035. D’après Imerys, lorsque le projet sera opérationnel, il devrait fournir suffisamment de lithium pour équiper 700 000 véhicules électriques par an.
Comment le lithium sera-t-il produit ?
Actuellement, cette mine produit du kaolin à destination des industries de la céramique et de faibles quantités d’étain. Les études réalisées prévoient de fortes concentrations d’hydroxyde de lithium en profondeur. Une teneur moyenne de 1%. Certaines zones du gisement présentent de plus fortes concentrations, autour de 4%. Les méthodes d’extraction seront différentes du kaolin. L’extraction du lithium s’effectuera à une profondeur de 75 jusqu’à 350 mètres. Des procédés en souterrain seront utilisés, réduisant ainsi l’impact environnemental et évitant les nuisances sonores et les émissions de poussières. Le lithium sera ensuite séparé de la roche en plusieurs étapes.
Ce projet sera mené de manière responsable, la matière extraite sera acheminée vers une usine de raffinement située dans la région.
Selon les estimations, 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium pourraient être extraites durant 25 ans. Les études en cours pourraient révéler un potentiel plus intéressant avec une exploitation durant 30 ou 35 ans.
De nombreuses étapes à valider
Le projet est pour le moment qu’à ses prémisses avec pour principal objectif de préserver l’apparence du gisement. Il est actuellement en phase de cadrage et de validation des procédés avant d’arriver à l’étape de faisabilité. Puisque les procédés ne sont pas encore définis, aucune construction ne sera effectuée avant 2024. Ce projet d’envergure permettra d’aboutir à la création de 1000 emplois directs et indirects dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. D’une part sur la mine et également l’usine de transformation en hydroxyde de lithium. Pour l’heure, certaines interrogations persistent, les quantités d’eau qui seront nécessaires pour transporter et traiter le minerai ne sont pas encore communiquées.