Vers un passeport pour les batteries ?
Selon les études réalisées par les acteurs de l’industrie automobile, les batteries de voitures électriques pourraient disposer d’une carte d’identité d’ici 2026. La Global Battery Alliance a d’ailleurs soutenu cette hypothèse lors du forum économique mondial de Davos du 18 janvier 2023. Elle a présenté un projet de passeport pour batteries. Le but de ce dispositif est d’offrir une meilleure transparence et traçabilité sur l’ensemble de la vie de la batterie (de l’extraction minière jusqu’au recyclage). De nombreuses marques automobiles, comme Tesla, Audi, Volkswagen et Volvo collaborent avec l’organisation sur ce projet.
Quelles données techniques seront communiquées ?
Durant la présentation de son projet au forum économique mondial de Davos, la Global Battery Alliance a fait quelques tests sur les batteries de voitures Tesla et Audi. Grâce à ces tests, il a été possible de soutirer quelques informations importantes. Ces dernières sont divisées en quatre onglets.
Le premier onglet montre :
- tous les fabricants de la cellule, de l’assemblage et de la voiture ;
- les dates et les lieux de fabrication de la batterie ;
- le type de cellule et le nombre de cellules par pack ;
- l’énergie totale de la batterie (kWh), la capacité nominale (Ah) et le voltage ;
- le type de chimie (NCM, LFP, NMA…) ;
- le poids de la batterie ;
- la densité d’énergie (kWh/kg) ;
- la durée de vie de la batterie estimée en nombre de cycles ;
- la plage de température de fonctionnement.
Le second ongle donne des informations sur les matériaux utilisés pour les batteries et leur origine (fournisseur et pays).
Le troisième onglet affiche le niveau de respect des droits humains concernant la fabrication de la batterie. Il classe aussi les performances selon l’impact carbone de cette dernière.
Le quatrième onglet regroupe toutes les données analysées et précise si la traçabilité de la batterie est avancée ou non.
Une obligation dès 2026
Bien que le dispositif « passeport pour batterie » soit encore en phase de test, il promet déjà de grandes avancées pour l’avenir des voitures électriques. D’ailleurs, dans les années à venir, toutes les batteries produites devraient même disposer d’un clone numérique. Celui-ci comporte toutes les données collectées (qui sont hébergées dans le Cloud) durant tout le cycle de vie de la batterie.
D’après la Commission européenne, le passeport batterie serait obligatoire pour toutes les voitures électriques et les batteries industrielles présentes dans l’Union européenne en janvier 2026. Un QR code serait alors associé à la batterie afin de faciliter l’accès à ce dernier.
Mais avant cela, il faut que les fabricants fixent l’empreinte carbone totale attendue pour chaque batterie, de l’extraction minière au recyclage. Normalement, cette démarche devrait être faite en 2024. Si tout se passe bien, seules les batteries des véhicules électriques ne dépassant pas le seuil maximal pourront être commercialisées après 2027.
Les fabricants doivent aussi en parallèle inclure des niveaux minimums de métaux issus de la valorisation des déchets pour les nouvelles batteries.
La traçabilité et l’impact environnemental
Les informations et les notations sur le respect des engagements environnementaux et sociétaux doivent être mentionnées dans le passeport batterie. Le respect des droits humains est noté sur l’ensemble des acteurs ayant participé à la fabrication de la batterie (de l’extraction minière à l’assemblage dans les voitures).
Par ailleurs, ces informations permettent de voir la classification des performances selon l’impact carbone de la batterie. Mais en plus, elles mettent en avant les performances de durabilité de celles-ci.
Bien que les données recueillies à partir des batteries de voitures Tesla et Audi pour le test ne sont encore que partielles, elles montrent que l’industrie de la batterie se dirige vers une plus grande transparence du secteur.